Chansons à caractère philosophique

par **Petra** Mar 6 Jan - 15:26

Nietzsche

Punishment Divine

NB : j'avais mis au départ que Nietzsche était épicurien, ce qui est complètement faux ; j'ai fait relire cette interprétation à ma prof de philo avant de vous l'envoyer

Il est intéressant de commencer par ce texte : en effet, Hansi Kürsch nous offre ici une superbe introspection, relatant le moment où Nietzsche a perdu la raison. Ici, il fonde son interprétation des sentiments et sensations du philosophe sur un réseau de contradictions, la plupart portant sur une réflexion contraire à celle de Nietzsche, notamment sur la religion :
-Nietzsche est athée (dans Ainsi Parlait Zarathoustra, "Dieu est mort!"), s'oppose à
* "so let the saints"
* "sinner and saints"
* "Nature's law instead of God"
* "I hear angels sing" (x8)
* "this is the punishment divine"
-Nietzsche, bien qu'influencé par Schopenhauer, penche plutôt du côté d'Epicure ("la vie est faite de plaisirs simples", "le bonheur est à notre portée"), s'oppose à
* "it will turn cold"
* "shadows stare down"
* "by one false move it's blown away"
* "the point of no return"
* "surrounded by night"
* "through the valleys grey"
* "through the shapeless lands"
* "through the deepest void"
* "a blackened paradise"
-Réseau vaste d'oppositions
* "the strong", "the weak"
* "good", "evil"
* "insight", "the superior mind"
* "am I wrong am I right?"
* "the grateful slaves" (oxymore)
-Questions rhétoriques + interrogations : incompréhension de ce qui lui arrive et prise de conscience
* "was I aware?"
* "whom I had slain?"
* "am I losing my sight?"
* "the obvious point is I'm insane"
* "shame on me"
* "I do not regret a word I've said"
* "we all know", "I know"
-La folie (la perte de la raison), expérience nouvelle pour Nietzsche, l'emplit de crainte ; il a l'impression que c'est le jugement de sa vie, ce qui pourrait expliquer les maintes allusions religieuses
* "set up the courtyard" : ici, les juges sont les saints (courtyard ne signifie pas une cour de tribunal mais compte tenu de l'impéritie d'Hansi Kürsch en anglais nous en garderons ce sens)
* "I fear I was"
* "the faceless"
* "the nameless"
* "I walk alone"
* "I'm left alone"
-Nous avons vu précédemment que Nietzsche aimait bien Epicure. Or, et ceci ajoute un effet supplémentaire à la confusion retranscrite par Hansi Kürsch, nous avons ici une phrase contraire à l'épicurisme : "I don't believe the here and now is all we're living for" ("Je ne crois pas que l'instant présent soit notre seule raison de vivre"), alors qu'Epicure nous offre une théorie nous indiquant que le bonheur est à notre portée, et que donc il faut vivre l'instant présent, et ainsi profiter de chaque moment de la vie.
-La métaphore "the bush set on fire" est très intéressante. Elle peut en effet symboliser l'éveil de la folie comme si c'était le produit de pléthore de désirs et de pulsions refoulés depuis bien longtemps et non sublimés. Le fait que ce buisson s'embrase signifie que ces désirs et pulsions resurgissent soudain, sous la forme de névrose (ici la folie).
-Hansi Kürsch se représente ici la folie de Nietzsche contraire à sa philosophie : nous voyons ici une ambiance morbide, une sorte de laisser-aller, un décor religieux ; alors que Nietzsche penche plutôt du côté d'Epicure, est à l'origine de la fameuse théorie de la philosophie "à coups de marteaux", et athée. Il interprète donc ici le désarroi, la confusion ressentis par le philosophe au moment où s'est produite cette nouvelle "expérience", cet évènement.